Le désert possède un écosystème particulièrement fragile. Ces dernières années, une sécheresse persistante n'a pas permis à la végétation éphémère de refaire surface. Les graines parsemées par le vent ici et là sous la couche de sable n'ont pas germé. Les animaux du désert en souffrent et se rapprochent des oasis pour se nourrir et se reproduire. On peut croire que le désert est un lieu où il n'y a rien. C'est souvent ce que pensent ceux qui n'y sont jamais allés. Mais celui qui vient au désert ne serait-ce qu'une nuit, se rend compte que la vie est discrète mais omniprésente. Il repèrera d'abord les grands corbeaux noirs qui l'accompagne de dunes en dunes, et le faucon qui siffle aigu en planant. Puis, lorsque le soleil sera couché, il remarquera les gerboises blanches qui sortent de leur trou, en quête d'une maigre pitance et qui font des bonds d'écureuil dans toutes les directions. Et le voyageur s'endormira bien emmitouflé dans son sac de couchage, sans se rendre compte que le désert se réveille. Et ce n'est qu'au petit matin qu'il remarquera les empreintes de la nuit, fennec curieux, scarabée frileux, pattes d'oiseaux minuscules...une véritable dentelle de traces que l'on peut s'amuser à suivre lorsque le disque solaire rougeoie sur la crête des dunes rasant la rosée nocturne qui vient alimenter les herbes fragiles qui s'offriront aux gazelles timides lorsque le voyageur aura disparu sur l'horizon.
Le désert c'est une faune et une flore extrêmement délicate dont la survie dépend du respect que l'on porte à ces dunes vierges où nos traces s'effacent à condition que l'on prenne la précaution de ramasser les détritus, les papiers toilettes, les lingettes...
Parfois les chameliers eux-même ramassent une bouteille de plastique qui traîne emportée par le vent et brûlent les papiers et cartons avant de repartir. Les reliefs des repas sont donnés aux dromadaires. Rien ne doit rester derrière les groupes du désert. Et pourtant, malheureusement, cette éthique n'est pas toujours respectée et notamment d'indélicats voyageurs parsèment leur bivouac de mégots de cigarettes, voir de paquets vides, boites de conserves, canettes de bière...
Le désert est fragile, pour avoir encore longtemps le plaisir de vivre la magie de cet espace unique, pensons à le préserver. Evitons de marcher sur les jeunes pousses qui ne demandent qu'à s'épanouir pour nourrir les animaux affamés, ne cueillons pas les fleurs du désert qui bientôt sémeront leurs graines, ne détruisons pas les genêts et les tamaris pour nourrir notre feu de camp...et surtout, surtout, ne laissons rien traîner derrière nous qui puisse rappeler notre passage...si ce n'est nos empreintes de pied qui s'effaceront d'elles mêmes au premier vent de sable !
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